Kate ne comptait plus les fois où son partenaire ou elle avaient frôlé la mort. Mais un jour, ils n’auraient pas la même chance et finiraient par y passer. Et elle ne supporterait pas que cela arrive si elle n’avait jamais eu l’occasion de lui avouer ce qu’elle ressentait. Pris en otage dans une banque avec sa mère, il avait fait fort cette fois. Kate avait réussi à – à peu près – maintenir son calme avec l’un des suspects au téléphone, mais il aurait très bien pu tuer son partenaire. Avec Castle qui voulait à tout prix dire les informations à Kate et jouant le héros, il aurait très bien pu y passer. Si Kate devait citer le moment le plus horrible de cette journée, elle parlerait du moment où elle entendit l’explosion de la banque. Alors au téléphone avec Ryan et Espo à ce moment-là, elle avait arrêté de parler avant que son visage ne se décompose. Elle avait eu peur d’ouvrir la porte de la camionnette et découvrir l’ampleur des dégâts à l’extérieur. Mais la brunette avait pris son courage à deux mains avant de pousser sur la poignée pour ouvrir la porte et ensuite sortir. La banque était totalement détruite. Sans plus attendre, la brunette avait sorti son arme et sa lampe torche avant de s’approcher de l’entrée de la banque. Et toute la pression était retombée lorsqu’elle avait entendu son partenaire prononcer son nom. Il était sain et sauf. Il était en vie. Elle ignorait ce qu’elle aurait fait si ce n’était pas le cas.

 

Et maintenant, pour se détendre un peu après cette journée intense et forte en émotions, la brunette était invitée à la casa Castle pour déguster le festin que Martha avait préparé. Et même si Kate adorait Alexis et Martha, elle n’avait qu’une hâte, c’était de se retrouver en tête à tête avec son partenaire. Après la journée qu’elle venait de passer, elle ne voulait plus le laisser dans l’ignorance. Il méritait de savoir ce qu’elle ressentait, qu’elle envisageait un futur avec lui une fois qu’elle serait prête. Elle ne savait pas comment lui annoncer ça, mais elle avait encore quelques heures pour y réfléchir. Pour le moment, elle allait se détendre et passer un agréable moment avec une partie des personnes qui compte le plus à ses yeux.

 

Après le dîner, Kate voulut aider Alexis et Martha à tout débarrasser et faire la vaisselle, mais Martha insista pour qu’elle aille dans le salon avec son fils. Kate rejoignit alors son partenaire dans la pièce d’à côté. Ce dernier lui tendit une tasse de café avant qu’elle ne prenne place à côté de lui.

 

-«Votre mère ne veut pas de mon aide ; lança Kate en riant.

-Elle s’en veut d’avoir interrompu notre moment quand vous êtes arrivée dans la banque. »

 

Kate repensa à ce moment. Elle s’était noyée dans son regard avant que Martha ne parle et interrompe le petit moment qu’ils étaient en train de partager. La brunette rougit. Pour le cacher, elle prit une gorgée de son café et plaça la tasse devant elle. Les deux partenaires discutèrent de choses et d’autres avant que les deux rouquines ne viennent leur souhaiter une bonne nuit. Kate allait enfin se retrouver seule avec lui, mais elle ne savait toujours pas ce qu’elle allait dire. Elle avait oublié d’y réfléchir. Elle se contenta d’improviser.

 

-«C’était une journée… éprouvante ; soupira la brunette.

-À qui vous le dites !

-J’ai cru que cette fois c’était réellement terminé Castle ; avoua Kate. J’ai bien cru que je n’allais plus vous revoir.

-Il en faudra plus que ça pour me séparer de vous, lieutenant. »

 

Il avait le don de toujours la déstabiliser rien qu’avec ses mots. Pour ne pas se laisser distraire, la brunette posa sa tasse sur la table basse et se leva du canapé. Elle s’éloigna un peu de ce dernier et passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de se retourner.

 

-«Tout va bien, Kate ? la questionna l’écrivain. 

-Je… je ne sais pas Castle. »

 

Ce dernier se leva à son tour et s’avança jusqu’à elle. Quand il arriva juste devant elle, il s’aida de sa main pour lui relever la tête afin qu’elle le regarde.

 

-«Vous pouvez tout me dire, c’est à moi que vous parlez ; murmura l’écrivain. Je suis là. »

 

Kate ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Contrairement à lui, elle n’était pas douée avec les mots. Elle préférait les gestes, et elle comptait bien lui montrer.

 

-«Est-ce que… est-ce que je peux vous embrasser ? »

 

Castle voulut se pincer pour s’assurer qu’il n’était pas en train de rêver. Mais c’était bien réel, Kate Beckett venait de lui demander si elle pouvait l’embrasser.

 

-«Kate… je ne vois même pas pourquoi vous vous posez la question. Bien sûr… bien sûr que vous pouvez m’embrasser. »

 

La brunette amena lentement une main sur la joue de son partenaire et la caressa. Elle ne le quitta jamais des yeux. Lentement, elle se haussa sur la pointe des pieds et vint déposer ses lèvres sur les siennes. Castle posa une main timide sur sa taille et l’attira contre lui. Kate, elle, enroula ses deux bras autour du cou de l’écrivain avant de les balader dans ses cheveux.

 

-«On dirait que l’un d’entre vous frôle la mort pour que vous vous jetiez dans les bras l’un de l’autre. »

 

Surpris, les deux partenaires se reculèrent et tournèrent la tête pour voir Martha en bas des escaliers, souriante. Kate sentit tout de suite le rouge lui monter aux joues mais ne put s’empêcher de sourire.

 

-«Mère ! Tu as le don pour interrompre les meilleurs moments ; râla l’écrivain.

-Très bien, très bien. Je vous laisse tous les deux, mais ne faites pas trop de bêtises. »

 

La rouquine leur fit signe de la main avant de prendre un fruit dans la cuisine et remonter dans sa chambre. Kate tourna lentement la tête vers son partenaire et ne put s’empêcher de rire cette fois.

 

-«Est-ce que l’on vient réellement de se faire prendre comme des ados par ma mère ? demanda l’écrivain.

-Je crois bien. »

 

Tous les deux se regardèrent timidement en souriant. Kate vint replacer la mèche rebelle de son partenaire avant de poser sa main sur sa joue.

 

-«Je ne suis pas encore prête Castle, mais je veux que vous sachiez que… vous n’attendez pas pour rien.

-Je sais que je n’attends pas pour rien, Kate. Croyez-moi, je pourrais attendre quatre ans de plus si ça veut dire que j’ai l’honneur de vous appeler ma petite amie.

-Vous n’attendrez pas quatre ans ; le rassura la brunette. Peut-être un, mais pas quatre.

-Alors je serai là. »

 

Kate ne put retenir un nouveau sourire. Elle caressa sa joue avant de se hausser une nouvelle fois sur la pointe des pieds et lui voler un chaste baiser. Maintenant, ils n’avaient plus qu’à laisser le temps faire les choses.

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