Castle savait qu’en commençant à suivre Kate sur ses enquêtes, il se retrouverait en danger. Et il l’avait déjà été de nombreuses fois ces trois dernières années. Mais Kate et lui semblaient être chanceux, ils s’en étaient toujours tirés.

 

Aujourd’hui, l’écrivain s’était retrouvé dans une prise d’otage dans une banque aux côtés de sa mère. Et malgré son grand optimisme, l’écrivain avait cru à plusieurs reprises que cette fois, il ne s’en sortirait pas. Et s’il venait à lui arriver quelque chose et que Kate ignorait ce qu’il ressentait – ou vice versa – ne ferait qu’ajouter plus à leur liste de regrets.

 

L’homme qui était responsable de la prise d’otage, ou plutôt celui qui dirigeait tout, avait à plusieurs reprises appelé Kate « la petite amie » de l’écrivain. Et plusieurs fois, ce dernier n’avait pas pris la peine de le reprendre. Pourquoi le ferait-il ? C’est tout ce dont il rêvait. Et, de son côté, Kate ne l’avait pas repris non plus lorsqu’il avait parlé de Castle comme son « petit copain ». Ça ne les avait pas dérangés, pas le moins du monde.

 

-«Wow, votre petite amie est une mégère ; dit Trapper.

-Et bien voyez-vous, elle n’est pas ma petite amie. Même si j’aimerais qu’elle le soit. »

 

À l’autre bout du fil, Kate se figea. Trapper John avait mal raccroché, et elle venait d’entendre ce que son partenaire avait dit. Il se passait quelque chose entre Castle et elle, personne n’était dupe, mais de l’entendre dire clairement qu’il voulait qu’elle devienne sa petite amie, c’était autre chose. Elle ne laissa pas cet événement la déstabiliser. Pour le moment, elle devait sauver son partenaire et Martha. Après ça, ils pourraient discuter.

 

Castle avait invité Kate à se joindre à la famille Castle pour le dîner. Martha avait préparé un festin de rois, littéralement. Tous les quatre dînèrent ensemble et se vidèrent la tête après une journée plus que stressante. Alexis et Martha abandonnèrent les deux partenaires pour aller se coucher, laissant Kate et Castle en tête à tête dans le canapé avec leur café. Kate jeta quelques coups d’œil à son partenaire. C’était le moment rêvé pour se lancer.

 

-«Vous savez… Trapper a… Trapper a mal raccroché après l’un de nos appels ; dit la jeune femme.

-Quand ça ? demanda Castle, curieux.

-Quand il vous a dit que j’étais une mégère. »

 

Il fallut quelques secondes à l’écrivain pour replacer les événements, et se rappeler de ce qu’il avait dit juste après ça. Quand il s’en souvint, il écarquilla les yeux, ce qui fit rire Kate.

 

-«Vous… vous avez tout entendu ? demanda ce dernier. 

-Tout.

-Et… ça ne vous… je ne sais pas quoi dire.

-Le grand Richard Castle perd ses mots devant la femme qu’il aimerait appeler sa petite amie ? lança Kate pour le taquiner.

-Vous êtes la seule personne capable de me déstabiliser et me faire perdre mes mots. »

 

Kate s’appuya sur le dossier du canapé et le regarda en souriant. Elle savait très bien l’effet qu’elle lui faisait.

 

-«Il a parlé de moi comme si j’étais votre petit ami ; se défendit l’écrivain. Et je ne crois pas que vous l’ayez repris.

-C’est vrai ; acquiesça Kate en se mordillant légèrement la lèvre.

-Alors… est-ce que ça veut dire que… ça pourrait arriver un jour ? »

 

Castle s’était légèrement rapprochée de sa partenaire sur le canapé. Ils étaient tous les deux taquins mais aussi gênés comme deux adolescents le seraient au moment d’avouer leurs sentiments.

 

-«Pas tout de suite, mais… »

 

Kate redressa sa tête et attrapa la main de Castle avant d’entremêler leurs doigts.

 

-«Bientôt, oui. »

 

Castle resta silencieux. Cependant, il ne put retenir un immense sourire qui illumina son visage entier. Timide, ce dernier s’avança vers Kate et déposa un baiser sur sa joue.

 

-«Je sais que l’attente en vaut la peine. »

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