Je suis ENFIN de retour! Je suis enfin en vacances et mon mémoire et ma soutenance de M1 sont terminés! Je vais pouvoir de nouveau écrire et publier. J'espère que ce two-shot vous plaira! :) -M

 

Kate avait frôlé la mort un grand nombre de fois depuis qu’elle était rentrée dans la police, mais c’était la première fois qu’elle voyait sa vie défiler devant ses yeux. Suspendue au toit de l’immeuble où Maddox et elle s’étaient battus, la brunette se tenait de toutes ses forces pour ne pas finir allongée de tout son long tout en bas. Elle était sur le point de perdre la vie, et une seule et unique personne traversait son esprit : Castle. Elle pensa à tout ce qu’elle n’avait pas eu l’occasion de lui dire, toutes ces choses qu’il ignorait encore. Elle allait partir et ne lui avait pas dit un quart de ce qu’elle avait sur le cœur. C’était le pire des scénarios final, la pire des fins.

 

-«Castle… »

 

Une première main lâcha. La deuxième ne tiendrait pas bien longtemps. Elle allait lâcher prise et son corps rencontrerait bientôt le sol d’une manière assez violente. Ses yeux étaient déjà fermés.

 

-«Kate ! »

 

La brunette releva la tête lorsqu’elle entendit l’appellation de son prénom. Mais ce qui la fit réellement réagir, c’était la voix qui avait hurlé son nom. Ce n’était pas n’importe qui.

 

-«Castle !

-Kate, je suis là ! Tenez bon ! Je suis là ! Je vous en supplie, tenez bon.

-Castle, je vais… »

 

Ses doigts glissaient. Elle était sur le point de tomber, et Castle avait l’air d’être trop loin pour arriver à temps et la rattraper.

 

-«KATE ! »

 

L’écrivain attrapa sa main de justesse. Une autre paire de mains, celle de Ryan, vint aider ce dernier pour remonter Kate et lui permettre d’enfin avoir les pieds sur terre – littéralement. Kate souffla un grand coup et croisa le regard de son partenaire. Elle vit plusieurs émotions qui s’y côtoyaient : la peur, le soulagement, l’incompréhension, et cette colère qui était toujours présente après leur dispute de la veille. Ce que Kate n’avait pas remarqué, en revanche, c’était Gates qui était juste derrière son partenaire. Les bras croisés et le visage fermé, le Capitaine n’avait pas l’air ravi.

 

-«Suivez-moi au poste, Lieutenant Beckett. Je dois dire quelques mots au Lieutenant Esposito et vous. »

 

Gates ne resta pas plus longtemps et leur tourna le dos avant de revenir sur ses pas, les renforts présents derrière elle. Ryan et Castle, eux, restèrent aux côtés de la brunette qui était encore bouleversée après ce qui venait de se passer.

 

-«J’avance pour retrouver Javier s’il accepte que je lui donne un coup de main ; dit Ryan. Je vous la laisse, Castle. »

 

Kate paniqua. Castle et elle ne s’étaient pas retrouvés en tête à tête depuis la veille, depuis le moment où il lui avait fait part de son départ. Ils commencèrent à marcher côte à côte pour rejoindre tout le monde en bas et retourner au commissariat.

 

-«Merci… de m’avoir sauvé la vie ; murmura Kate après quelques minutes.

-C’est ce que sont supposés faire les partenaires. »

 

Sa réponde était froide et sèche mais il avait utilisé le terme ‘partenaire’, et c’est ce qui rassura un peu la brunette. Ils ne s’adressèrent plus la parole jusqu’à ce qu’ils arrivent au commissariat. Gates était au téléphone, enfermée dans son bureau. Elle était sûrement en train de tenir le chef de la police au courant de l’inconscience d’Esposito et Kate. Les deux partenaires allèrent dans la salle de repos le temps que son coup de fil soit terminé. Castle était toujours muet, mais prépara un café à sa partenaire sans même lui avoir demandé. Aucun mot n’était encore sorti de leur bouche jusqu’à ce que Kate le remercie.

 

-«Merci. »

 

En s’étant approché de sa partenaire pour lui donner sa tasse, l’écrivain remarqua des traces apparentes dans le cou de la jeune femme. Des bleus. Il retourna vers elle et se rendit compte que les traces étaient nombreuses et importantes.

 

-«C’est lui qui vous a fait ça ? 

-Oui ; répondit simplement Kate en baissant la tête.

-Que s’est-il passé ?

-Il nous a pris par surprise. Nous ne nous attendions pas à ce qu’il soit présent. Il a mis Espo à terre avant de s’en aller. Je l’ai suivi sur le toit et… il est arrivé derrière moi et a pris le dessus. Il m’a jeté plusieurs fois par terre et il m’a légèrement étranglée à un moment.

-Il vous a… »

 

Castle ne termina pas sa phrase. La colère avait repris le dessus, mais elle n’était pas envers Kate. S’il croisait Maddox un jour, il lui laisserait un très mauvais souvenir pour ce qu’il avait fait subir à sa partenaire. Kate, de son côté, avait remarqué le changement d’atmosphère entre eux. Si elle avait été tendue jusque-là, elle l’était beaucoup moins maintenant. La tendresse apparente dans le regard de son partenaire lui avait même décroché un petit sourire de coin.

 

-«J’ai essayé de me défendre du mieux que je pouvais, mais il était trop fort pour moi ; souffla Kate.

-Vous êtes la personne la plus forte que je connaisse, Kate. Vous ne saviez pas qu’il serait là, vous l’avez dit vous-même. Il vous a pris par surprise. Vous vous êtes défendue comme vous avez pu. »

 

Castle avait dit tout ça, mais il ne l’avait pas regardé une seule fois dans les yeux. Son cou était, pour l’instant, la seule partie de son corps abîmé qu’il s’était autorisé à regarder.

 

-«Où est-ce qu’il vous a fait du mal ? demanda ensuite ce dernier.

-Au cou, principalement. »

 

Castle fit un autre pas en avant, vers elle. Kate fut plus que surprise lorsqu’il attrapa ses cheveux pour venir les replacer en arrière et mieux voir les traces de plus en plus apparentes sur son cou. Elle retint son souffle quand elle sentit ses doigts caresser les hématomes encore en formation. Elle bascula sa tête en arrière par réflexe et l’écrivain retira sa main.

 

-«Je… je vous ai fait mal ?

-Non. Non, au contraire. »

 

Kate sentit aussitôt ses doigts naviguer tendrement dans son cou, lui coupant le souffle et faisant battre son cœur plus fort. Elle le regarda, lui non. Elle pouvait tout de même voir la tendresse dans son regard. Son corps tout entier s’éveilla quand il se pencha légèrement vers elle tandis que ses doigts continuaient de parcourir son cou. Il ne l’avait plus touchée ainsi depuis des jours, des semaines.

 

-«Où sont les autres endroits où il vous a fait du mal ?

-Les côtés ; répondit Kate tout bas. Il m’a jetée au sol deux ou trois fois. Tout est encore un peu flou.

-Mais quel enf… »

 

Castle ne termina pas sa phrase, mais il le pensa très fort.

 

-«Mais ça va, Castle. Je vais bien ; lui assura la brunette.

-Mais il vous a… »

 

Une fois de plus, l’écrivain ne termina pas sa phrase. Kate osa venir placer deux doigts sous son menton pour lui relever la tête et le forcer à la regarder.

 

-«Castle, je vais bien.

-Vraiment ? Je pourrais toujours vous emmener à l’hôpital pour être sûr que vous n’avez rien de casser.

-Lieutenant Beckett ! Lieutenant Esposito ! Mon bureau, tout de suite. »

 

Le visage de la brunette s’assombrit et changea complètement d’expression. Le moment intime et intense qu’elle était en train de passer avec Castle lui en avait fait oublier la raison pour laquelle ils étaient tous les deux là.

 

-«Vous feriez mieux de rentrer, je ne sais pas ce qui va se passer ni combien de temps ça va durer. Je ne sais pas non plus dans quel état je serai quand j’en sortirai alors… ; soupira Kate. Je ne mérite pas que vous soyez là, je ne mérite pas que vous soyez aussi attentionné et inquiet.

-Mes sentiments n’ont pas changé ; répondit Castle, plus certain qu’il ne l’avait jamais été. Rejoignez-moi au loft quand ce sera terminé… pour discuter. Je crois que nous devons discuter. Si vous vous en sentez capable. Et si vous en avez envie.

-Je serai là ; lui assura Kate.

-D’accord. A tout à l’heure, et bon courage. »

 

Kate lui montra qu’elle croisait les doigts mais elle avait bien peur que ce ne soit pas suffisant et que ça ne changerait rien à la situation dans laquelle elle s’était fourrée. Castle, lui, attendit qu’elle soit rentrée dans le bureau du Capitaine pour appuyer sur le bouton de l’ascenseur.

 

Ils avaient besoin de discuter à tête reposée.

Si proche du vide, première partie.
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