Jour 19 du Calendrier de l'Avent! -M

 

La période de Noël n’atteignait pas le plus haut niveau de la magie si elle n’avait pas de marathon de films de Noël. Rick en avait avec Alexis depuis qu’elle était petite. Sa fille ayant grandi, l’écrivain avait continué à faire son marathon tous les ans à quelques jours de Noël, mais seul. Puis Kate et lui avaient commencé une relation et la jeune femme, qui avait délaissé Noël depuis la mort de sa mère, se joignait à lui tous les ans pour regarder les films avec toute la magie de la période des fêtes de fin d’année. Cette année, parmi les plusieurs films qu’ils allaient regarder se trouvait It’s A Wonderful Life. Un classique. Rick avait regardé ce film une vingtaine de fois mais il ne s’en lassait pas. Il ne s’en lasserait jamais. Kate, elle, avait regardé ce film pour la toute première fois avec Rick lors de leur tout premier Noël. Son fiancé avait une anecdote sur ce film qu’il ne lui avait jamais dit. Il ne l’avait jamais dite à personne d’ailleurs.

 

Kate était assise dans le canapé avec un plaid qui recouvrait ses jambes. Elle attendait que Rick vienne s’installer pour s’allonger sur lui et regarder le film blottie contre lui. Sa main effleurait souvent celle de Rick lorsqu’elle plongeait pour attraper du pop-corn. La brunette remarqua que son fiancé n’arrêtait pas de plonger sa main dans le pot de pop-corn.

 

-«J’aurais dû faire du pop-corn salé, tu es en train de tout manger ; fit remarquer la brunette.

-Jamais je ne pourrais m’habituer au fait que tu préfères le pop-corn salé plutôt que le pop-corn sucré.

-C’est toi qui n’a pas de goût.

-En attendant, tu profites bien de mon pop-corn sucré. »

 

Kate adorait grignoter quand elle regarder un film ou un épisode de série, alors bien évidemment qu’elle allait prendre du pop-corn sucré même si le salé était son préféré. Les deux partenaires retournèrent leur attention vers le film. Et, comme à chaque fois vers la fin, le cœur de Rick se brisa.

 

L’écrivain était en train de ranger tout le matériel pendant que Kate s’occupait de mettre la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. Elle avait remarqué que l’humeur de son fiancé avait changée, c’était déjà le cas la première fois qu’il lui avait fait regarder ce film. Elle le regarda en détail et pouvait voir cette lueur de tristesse qui ne quittait pas ses yeux. Quand ils se retrouvèrent enfin confortablement installés dans leur lit, Kate lui posa la question.

 

-«Il y a quelque chose qui te gêne dans ce film ?

-Non, pas du tout. Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?

-Je vois dans tes yeux que quelque chose ne va pas. C’est déjà arrivé la dernière fois à la fin. Dis-moi ce que c’est Rick, parle-moi. »

 

L’écrivain soupira avant de légèrement se tourner vers elle et lui expliquer le pourquoi du comment.

 

-«J’étais… j’étais à l’université la première fois que j’ai vu ce film. C’était ma première année et j’étais… tout le monde me délaissait, y compris ma mère, et je ne lui en veux pas, je sais que son métier d’actrice lui prenait tout son temps. Mais en arrivant à l’université, je me suis retrouvé avec toutes ces personnes qui ne me comprenait pas, et que je ne comprenais pas non plus. Tout le monde me regardait comme si j’étais différent, que quelque chose n’allait pas chez moi. J’ai eu des idées sombres, tu… tu ne veux pas imaginer ; avoua l’écrivain, baissant la tête pour ne pas croiser le regard de sa fiancée. Et un soir, quelques jours avant Noël, je suis tombé sur ce film à la télévision. Et quand… quand George voit ce que la vie serait sans lui et que tout le monde est triste et misérable… je me suis dit que ce serait tout le contraire pour moi. Personne n’était là, personne ne savait ce que je vivais. Je devais traverser des épreuves difficiles sans aucune aide pour m’épauler ni aucune main pour m’empêcher de tomber. La fin de ce film est belle, mais j’ai longtemps pensé que tout le monde s’en ficherait si je disparaissais. »

 

Kate avait l’impression de découvrir une nouvelle facette de l’écrivain, une facette qu’elle n’aurait jamais soupçonné d’exister. Et d’apprendre ça ce soir l’attristait. Elle vint poser ses mains sur ses joues et lui releva la tête pour le forcer à la regarder.

 

-«Martha aurait été dévastée ; répondit Kate. Des tas de personnes autour de toi l’auraient été. Tu ne le vois pas tout le temps, mais une personne sera toujours là pour te surveiller et garde un œil sur toi. La vie est belle, Rick. J’avais arrêté de le penser, mais tu sais qui m’a fait changer d’avis ? Toi. Ma vie n’aurait aucun sens sans ta présence. Je ne veux pas que tu penses une seule fois à ce que serait la vie de tes proches si tu n’étais plus là, parce que chacun de nous serait dévasté. Tu es important, et tu as un rôle dans ce monde que toi seul peut jouer. Je ne veux plus jamais que tu ressentes ça. Je ferai tout pour que ça n’arrive plus.

-Je… je ne ressens plus ça, Kate. C’est ce que j’ai ressenti pendant des années mais… mais tout a changé quand je t’ai rencontré. Je me fiche si toutes les personnes qui me parlent le font pour ma célébrité. Je sais qui est là pour la personne que je suis, et ça me suffit. »

 

Kate esquissa un petit sourire de coin. Une main toujours sur sa joue, elle la caressa délicatement avant de venir l’embrasser tendrement.

 

-«Tu es extraordinaire Rick Castle ; murmura la brunette contre ses lèvres. »

 

Ce fut au tour de Rick de lui offrir son plus beau sourire, rayonnant et sincère. La brunette vint laisser son front reposer contre celui de son fiancé.

 

-«Kate ?

-Hmm ?

-Si ma vie est aussi belle… c’est parce que tu en fais partie. »

Le grand décompte avant Noël, j-6.
Retour à l'accueil