Alexis n’avait jamais vu Beckett être aussi inquiète depuis qu’elle la connaissait. La voir perdre ses moyens, devenir furieuse au téléphone face aux braqueurs de la banque. Elle avait beau en avoir après elle, Alexis lui devait tout pour avoir sauvé son père et sa grand-mère. Elle n’avait pas encore eu le temps de la remercier, mais Martha avait invité la brunette à dîner au loft pour « célébrer la vie » comme elle l’avait si bien dit. La rouquine prendrait aussi le temps d’en parler un peu à son père, lui dire l’état dans lequel s’était mis Kate pendant qu’il était retenu en otage dans la banque, parce que ce dernier ignorait tout.

 

Les deux partenaires rentrèrent au loft ensemble. Et Kate fut accueillie par les bras de Martha qui la fit tourner dans tous les sens. Tous les trois s’avancèrent vers la cuisine et Kate déposa sa veste sur l’une des chaises. Castle laissa les deux femmes toutes les deux pour rejoindre Alexis qui était dans son bureau. Elle venait de terminer un appel avec son petit ami, ou du moins, ex petit ami.

 

- « Ça va ? demanda l’écrivain.

-Redemande-moi ça demain. »

 

Castle lui adressa un petit sourire avant de faire demi-tour sur lui-même pour retourner dans le salon. Mais sa fille l’appela pour le retenir.

 

- « Qu’est-ce qui se passe, pumpkin ?

-Je dois… je dois te parler de ce qui s’est passé aujourd’hui. Du lieutenant Beckett, plus particulièrement.

-Quelque chose est arrivé ?

-Je ne l’ai jamais vue comme ça… aussi… aussi inquiète. Elle perdait son calme, elle n’arrivait pas à… rester neutre.

-Elle savait que tu étais là, elle ne voulait pas échouer. Elle ne voulait pas que tu perdes les deux personnes les plus importantes de ta vie ; lui répondit alors Castle.

-Je crois aussi qu’elle ne voulait pas perdre la personne qu’elle aime le plus. »

 

Castle fronça un sourcil. Il ne voyait pas où sa fille voulait en venir, ou alors il faisait semblant de ne pas comprendre.

 

- « Papa, elle était morte d’inquiétude pour toi. Elle ne savait pas quoi faire, où donner de la tête. Je n’ai jamais vu le lieutenant Beckett aussi perdue et bouleversée. Et elle l’était parce que c’est toi qui était en danger.

-Beckett ne m’a rien dit de tout ça.

-Elle n’osera pas. Mais je t’assure qu’elle était hors d’elle à un moment. Elle a menacé le braqueur d’entrer dans la banque et lui tirer une balle entre les deux yeux s’il te touchait.

-Elle a… elle a dit ça ? demanda l’écrivain, étonné.

-Oui, je l’ai entendue le dire. Et quand… quand elle a entendu l’explosion… son visage s’est décomposé. Il était vide, elle ne faisait plus rien paraître. »

 

Castle se retourna pour regarder sa partenaire qui discutait avec Martha dans la cuisine. La brunette tourna la tête vers lui au même moment. Il avait bien compris que les deux femmes parlaient de lui, et de son côté Kate comprit que Castle parlait d’elle.

 

- « Parle-lui de ce qui s’est passé aujourd’hui. Je suis certaine qu’elle le fera si tu lances le sujet. Et, visiblement, grand-mère est en train de lui en parler. »

 

Alexis adressa un dernier regard à son père avant de sortir de son bureau. Castle la suivit de près et voulut rejoindre Kate mais Martha appela son fils. Et Alexis s’éloigna avec Kate.

 

- « Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier pour avoir sauvé la vie de mon père et ma grand-mère, lieutenant Beckett.

-Je t’ai déjà dit de m’appeler Kate et de me tutoyer Alexis. Et ne me remercie pas, c’est mon travail de faire ça.

-Ce n’était pas le vôtre, et je le sais. Vous faites partie de la criminelle.

-Alexis…

-Je sais que ma grand-mère vous a déjà fait la morale mais… la vie est courte, Kate. Et aujourd’hui, j’ai bien vu que vous teniez à lui.

-Évidemment que je tiens à lui ; répondit Kate.

-Et il tient à vous. Mais, ça vous le savez déjà. »

 

Kate baissa la tête quelques secondes avant de la relever pour faire face à l’adolescente.

 

- « Vous n’êtes pas obligée de lui sauter dans les bras mais… dites-lui au moins ce que vous ressentez. »

 

Alexis s’en alla dans la cuisine pour rejoindre son père et sa grand-mère. Kate, de son côté, leur servit un verre de vin à tous les deux avant de s’avancer vers son partenaire. L’écrivain en profita pour la remercier de lui avoir sauvé la vie pour la énième fois. Ils n’avaient pas le temps de parler maintenant, mais une fois que Martha et Alexis seraient couchées, ils auraient toute la nuit devant eux.

 

Kate aida Martha à essuyer la vaisselle tandis que Castle et Alexis lavaient tout. Les deux rouquines ne tardèrent pas à aller dormir, fatiguées après la journée qu’elles venaient de passer. Les deux partenaires se retrouvèrent en tête à tête dans le salon avec leur café. Installés l’un à côté de l’autre dans le canapé, ils restaient silencieux. Jusqu’à ce que Castle ne brise le silence.

 

- « Alexis m’a dit que vous n’étiez pas vous-même aujourd’hui.

-Je m’en étais doutée. Martha m’a parlé elle aussi, mais je suis certaine que vous savez déjà de quoi.

-Kate… »

 

Castle n’eut pas le temps de prononcer un mot de plus, Kate l’embrassa. Le baiser fut court, mais il leur fit de l’effet à tous les deux.

 

- « J’ai bien cru vous perdre pour de bon aujourd’hui Castle ; murmura la brunette.

-Vous ne pouvez pas vous débarrasser aussi facilement de moi.

-Je ne veux pas me débarrasser de vous. Jamais. »

 

Kate caressa délicatement sa joue et alla coller son front contre le siens.

 

- « Je ne suis pas encore prête… mais je voulais que vous sachiez que… c’est réciproque. »

 

Kate ouvrit les yeux et le regarda, attendant nerveusement sa réaction. Quand elle le vit sourire et s’avancer vers elle avant de l’embrasser, elle fut rassurée. Elle n’était pas encore prête, mais bientôt elle le serait.

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