Kate était heureuse que l’enquête avec le tueur sniper en série soit enfin close. La jeune femme ne s’attendait pas à souffrir autant, même plusieurs mois après la fusillade à l’enterrement. Mais le fait de devoir suivre un sniper avait fait resurgir de nombreux mauvais souvenirs. Et le soir, lorsqu’elle s’était retrouvée seule, elle n’avait pas trouvé d’autre moyen pour oublier tout ça que de boire. Et vouloir régler ses problèmes ainsi était la pire des idées compte tenu du passé de son père. Mais maintenant que le sniper était derrière les barreaux, la jeune femme arrivait à respirer à nouveau. Enfin, un petit peu. Le pire dans tout ça ? C’est qu’elle avait repoussé toutes les personnes essayant de l’aider, Castle le premier. Et alors qu’elle sortait de la salle d’interrogatoire après avoir entendu les aveux du coupable, elle avait rejoint son partenaire qui l’attendait à son bureau.

 

-«Hey ; le salua Kate.

-Hey.

-Qu’est-ce que vous faites ?

-J’attends ma partenaire. Peut-être que vous l’avez vue. Plutôt jolie, voire très jolie, croit qu’elle peut sauter d’immeuble en immeuble et porter toute la misère du monde sur ses épaules. Mais elle arrive à rire à quelques-unes de mes blagues.

-Elle a l’air de ne pas être facile.

-À qui vous le dites ; répondit ce dernier. Mais si vous la voyez, dites-lui qu’elle me doit une centaine de cafés. »

 

Castle la regarda une dernière fois avant de se lever et marcher droit devant lui pour s’en aller.

 

-«Castle ? »

 

L’écrivain se retourna. La regarda.

 

-«Merci.

-Pour quoi ?

-De ne pas m’avoir forcé et de m’avoir donné de l’espace pour traverser ça ; répondit Kate en lui offrant un petit sourire de coin.

-Always. »

 

Ce simple mot si important à leurs yeux lui donna des frissons. Cette fois, il s’en alla pour de bon. Mais Kate était heureuse qu’il ne soit pas si fâché que ça contre elle. Il la comprenait et il la connaissait. Elle ne le remercierait jamais assez d’être aussi patient avec elle. Et ses 100 cafés ? Il pouvait compter sur elle pour lui apporter.

 

Le soir-même, alors que Kate venait de quitter le commissariat, elle fit un petit détour avant de se rendre au loft pour rendre visite à son partenaire. Elle ne l’avait pas prévenu, elle voulait seulement lui faire une surprise. Et se rattraper pour ce qu’elle lui avait fait subir pendant cette enquête. Elle trouva une place en bas de l’immeuble avant de marcher jusqu’à l’entrée du bâtiment. Elle monta les escaliers avant d’arriver sur le palier. Elle frappa et entendit des bruits de pas se rapprocher. Quelques secondes plus tard, son partenaire était debout face à elle.

 

-«Kate ?

-Je ne peux vous en ramener qu’un à la fois et ça va prendre du temps avant d’atteindre les 100 mais… tenez. »

 

Kate tendit le gobelet de café qu’elle avait caché derrière son dos. Castle prit le gobelet et se décala pour la laisser entrer.

 

-«Vous savez, en général, c’est le matin que les gens boivent du café ; répondit ce dernier pour la taquiner.

-Je sais mais je… je voulais simplement me faire pardonner. Je n’ai pas été très juste avec vous pendant cette enquête.

-C’était un sniper, Kate. Vous ne pouviez pas penser et agir clairement avec ce qui vous est arrivé. Et je ne vous en veux pas.

-C’est juste que… vous êtes toujours là, vous me supportez pendant mes moments de crise et vous… vous ne partez pas et moi je suis là, je vous repousse et vous empêche de… de prendre soin de moi.

-Je sais qu’un jour vous me laisserez faire tout ça. Enfin, je l’espère. »

 

Kate savait de quoi il parlait. Il faisait référence à ce fameux mur dont elle lui avait parlé quelques mois en arrière sur les balançoires, après leurs « retrouvailles ». Elle lui avait promis des choses, indirectement, en disant qu’elle ne pourrait pas avoir le genre de relation qu’elle voulait à moins que ce mur soit détruit. Quelques briques étaient déjà retirées, Castle était celui qui les avait retirées.

 

-«Alors vous allez m’apporter un café le soir, quand l’envie vous vient ? demanda Castle en souriant.

-Pourquoi pas.

-Ou vous pourriez très bien me l’apporter le matin comme toute personne normale.

-Nous ne sommes pas normaux, Castle ; lui dit Kate en riant.

-C’est vrai. Mais cela ne nous empêche pas d’agir normalement pour une fois. Vous m’apportez mon café le matin et je vous apporte le vôtre comme d’habitude. Qu’est-ce que vous en pensez ? 

-J’en pense que c’est une très bonne idée. »

 

Castle lui tendit la main. Kate leva les yeux au ciel mais sourit malgré tout. Elle tendit sa main à son tour et serra la sienne. L’écrivain l’attira contre lui avant d’enrouler ses bras autour d’elle. Il avait eu envie de la prendre dans ses bras et lui dire que tout irait bien tout le long de l’enquête, mais Kate ne lui avait pas vraiment laissé l’occasion de le faire. Alors maintenant que c’était terminé, il en profita.

 

-«Je suis désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher ; murmura ce dernier.

-Ne soyez pas désolé, Castle. C’est… c’est tout ce dont j’avais besoin. »

 

La brunette se blottit un peu plus contre lui et lâcha totalement prise. Elle baissa sa garde et laissa l’écrivain la serrer dans ses bras. Ses bras étaient le meilleur réconfort.

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